Je suis enceinte !
- sandrarueda
- 1 avr. 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juil. 2019
Lorsqu’on apprend qu’on est enceinte, il y a ces sentiments d’excitation et de peur à la fois qui peuvent se mêler. On trouve ça fou, on a envie de le crier à tout le monde, pas uniquement pour se réjouir mais parce que ça nous semble surréaliste ! On y pense tout le temps, un peu comme un shoot d’adrénaline qu’on nous remettrait toutes les heures, pendant les premiers jours. Pourquoi ?
Il y a peut être pour commencer ce soulagement animal de se dire, « c’est dingue, ça fonctionne, on est capables de faire ça ». Et puis une forme de spiritualité qui prend place pile à ce moment là « nous avons créé un petit être à deux, et je vais lui donner la vie » mais qui peut tout à fait s’évanouir ensuite quand on revient à son quotidien habituel. Et puis en même temps on se raisonne ! On se dit c’est bien trop tôt pour crier victoire, qu’il y a ces fameux 3 mois avant de pouvoir l’annoncer à tous, et que tout peut arriver d’ici là. Entre nous, je n’ai jamais compris à quoi servent ces 3 mois de silence, avec tous les mensonges et cachoteries que cela peut engendrer.

Un fœtus est normalement viable si la grossesse est considérée comme progressive à partir de l’écho des 8 semaines aménorrhées soit 1 mois et demi de grossesse effective.
Même s’il est évident que c’est un choix très personnel, je me suis toujours dit que si quelque chose se passait mal dans les premières semaines de grossesse et qu’elle devait s’arrêter, je préfèrerais que mon cercle proche d’amis et familles soient au courant pour sentir leur soutien mais aussi éviter les bourdes de type « Alors, quand est-ce que vous comptez faire un enfant ? ».
Dans ces premières semaines, on se demande souvent ce qu’il faut qu’on fasse, et notre 1er réflexe est donc souvent de contacter notre gynécologue ou autre médecin pour prendre un rdv au plus vite. On vit un raz de marée émotionnel (parfois physique si les premières nausées apparaissent vite) et on a besoin d’en parler avec quelqu’un qui s’y connaît. Malheureusement, ce premier rdv est souvent décevant. Alors pourquoi ?
Tout simplement parce que votre gynéco voit à peu près une centaine de patientes comme vous par an, qui arrivent pour une bonne partie avec les mêmes inquiétudes, les mêmes questions, et qu’elle est formée pour vous donner des réponses médicales à quelque chose qui ne l’est pas vraiment à ce stade.
Quand on vient de tomber enceinte, on a envie de parler de ce qu’on ressent, de ce que ça nous fait de nous dire qu’on est 2 êtres dans un même corps pour les 9 prochains mois. On ne pense pas encore accouchement, mais on pense à tout ce que cette grossesse implique comme basculement de vie.
Bien sûr, on a besoin de quelques conseils médicaux importants pour ce qui est des précautions alimentaires et autres choses à savoir lorsqu’on est enceinte. Mais on a peut-être juste besoin de les recevoir autrement. Par exemple, ne plus boire d’alcool ou ne plus fumer semble anodin ou évident pour certaines mais ça peut sembler une épreuve insurmontable pour d’autres. Cela dépend de son âge, de son entourage, de son mode de vie au moment où on tombe enceinte. Est-ce qu’on est la 1ère à être enceinte dans son groupe d’amis ? Est-ce qu’on a déjà des frères et sœurs qui ont des enfants ou est-ce qu’on sera les premiers dans la famille ou celle du conjoint ? Ce ne sont pas les mêmes conséquences derrière dans le quotidien que l’on va vivre au cours de cette grossesse.
On se repose aussi parfois des questions sur son couple. Est-ce que nous sommes prêts à vivre ça ? Est-ce que cela va changer quelque chose entre nous ? Sans parler de la question de la sexualité qui est importante aussi. Bref, on a aussi et surtout besoin de parler de cette idée de construire une famille, et du fait de devenir parents.
Paradoxalement, on est très loin de tout ça à ce stade de grossesse, mais avoir l’occasion d’échanger sur ce niveau-là de réflexion lors d’une première consultation avec un professionnel pourrait selon moi être déterminant sur le début de grossesse et la façon dont elle sera vécue aussi par la suite. Malheureusement, notre système de santé gère très peu la prévention et se focalise sur le curatif. C’est sur ces aspects là que le coaching trouve sa place. En effet, mon métier est justement d’accompagner les femmes sur tous ces aspects autres que médicaux pour les aider à réfléchir autour de toutes les questions que vont soulever leur grossesse et l'arrivée de leur enfant dans leur vie de femme.
Peu importe l'approche qui sera choisie, il est important que chacune puisse trouver une oreille attentive qui puisse prendre le temps d'aborder tous ces questionnements en profondeur et avec bienveillance.
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